GRAND ITALIEN

Le foyer de l’Opéra nous ouvre son espace pour accueillir le clavecin de Jean-Philippe Navarre, directeur du Conservatoire national de région. Les adhérents nombreux ce 8 janvier 2011, se pressent pour la présentation de cet instrument fait en principe pour des environnements restreints où peuvent s’exprimer sa qualité et sa subtilité. L’ « échaquier » du XIIIe siècle, avec ses cordes tendues sur une table d’harmonie et l’invention du sautereau (réglette de bois entaillée pour recevoir une languette pivotante armée d’une plume qui vient pincer la corde) a vu ses matériaux et ses réglages évoluer au fil du temps, mais pas son principe. L’instrument présenté est la copie d’un instrument flamand du XVIIe (clavecins Ruckers très appréciés à l’époque) dont l’original se trouve à Anvers.

On doit noter que le clavecin n’a pas de dynamique à l’appui et que le son s’éteint assez vite. Ce sont les réglages de l’instrumentiste, les subtilités d’écriture et de jeu des compositions musicales qui autorisent un répertoire d’une grande diversité. L’interprète, par sa vivacité rythmique, fait vivre l’instrument, dont on nous dit qu’il est beaucoup plus difficile à jouer que le piano ou l’orgue… L’interprétation de pièces du répertoire nous permet de traverser les siècles et de comprendre les emprunts et les inspirations des compositeurs : danses lombardes, toccatas, passages rhapsodiques, préludes non mesurés (sans indication de mesures, mode qui va durer de Couperin à Rameau)… Scarlatti et Bach concluent cette belle matinée.

Marie-Christine HATON