Kifékoi à l’Opéra ?, le 18 janvier 2014 au Grand foyer, avec Odile Befve

Maman des artistes, femme de l’ombre, beaucoup de qualificatifs ont été appliqués à notre invitée du jour, Odile Befve, directrice de scène, grande prêtresse de la régie depuis nombre d’années, et proche d’une retraite méritée.

Petit rat à 7 ans, danseuse à 14 ans et demi, Odile est entrée dans le métier à l’Opéra comme assistante d’Antoine Bourseiller, grâce à sa connaissance et son instinct de la scène. Très aidée par la rythmique, elle s’occupe d’abord surtout du chœur qu’elle conduit à s’extérioriser par la danse.

Devenue régisseuse, elle assure une fonction multiforme qui suppose de la réactivité, du sang-froid et la connaissance absolue de l’œuvre en production sous tous ses angles. Elle nous permet d’approcher son travail à travers un exemple de partition complète, colorée de multiples signets matérialisant les instants où les événements de la représentation doivent se produire : tops pour les techniciens, les habilleuses, les chœurs, les effets de son et de lumière, les entrées des protagonistes… Énorme travail pour une personne seule, accompagnée maintenant par un régisseur de plateau.

Odile a connu beaucoup de chefs d’orchestre, metteurs en scène, artistes, aux exigences diverses. Elle a pu ainsi nous faire part de nombreuses anecdotes, mettant parfois en jeu des luttes de pouvoir… Comme celle où elle dû s’enfuir par l’escalier de secours pour échapper à un metteur en scène “fada”, revenu tard le soir pour imposer ses vues changeantes.

Un métier passionnant raconté par une passionnée.

Marie-Christine Haton